Le "reader's block" du confiné

J’ai découvert un syndrome récemment - et je m'en serais bien passée - : le reader’s block.

Le reader’s block, c’est le syndrome de la page blanche, mais de l’autre côté de la page.

C’est être face à sa bibliothèque -voire même la fuir complètement– et ne pas réussir à choisir un livre, pas réussir à lire deux paragraphes à la suite sans oublier ce qu'on venait de lire.

Le confinement a mis à rude épreuve ma motivation, ma concentration, mon envie de lire…

Face à tant de temps et de possibilités, j'étais complètement bloquée. Trop peur de choisir un livre qui ne plaît pas et perdre du temps, trop peur de ne pas réussir à le finir, me culpabiliser parce que je n’aurais pas « assez » lu pendant le confinement…

Les -12- livres sur ma table de chevet me paraissaient être tous plus longs les uns que les autres, durs à lire, durs à finir...

Pourtant, la lecture dans ces conditions de confinement parait comme la solution idéale pour s’occuper, et surtout s’évader.

Bref, ce sentiment m’a soûlé et j’ai décidé de suivre mes envies, ranger les livres qui ne me motivaient pas, et je me suis mise à lire seulement des "petits" livres, de moins de 150 pages. Ceux qui sont faciles à lire, qui se finissent en quelques jours voire quelques heures, qui me divertissent…

A partir du moment où lire devient une corvée, c’est que ça ne va pas ! Alors je ne lis plus que des nouvelles, de la poésie, du théâtre, des essais… Je ne veux plus QUE lire des bébés bouquins.

Alors voilà une liste de 10 livres divertissants, très courts, lus et approuvés par bibi et dans lesquels vous pouvez vous plonger allègrement, tout en sachant qu’au pire, ce n’est que 100 pages !

Si un -ou plusieurs- de ces livres vous tentent, n'hésitez-pas à le commander neuf ou d'occasion chez votre libraire, ou sur leslibraires.fr, un réseau de libraires indépendants partout en France, ils livrent à domicile ou en point relais ! #MakeTheLibrairiesGreatAgain

1. Le farfelu : En Attendant Bojangles.

Ce livre écrit par Olivier Bourdeaut d'une centaine de page raconte l'histoire de parents qui, sous les yeux de leur fils, ne se plient pas aux règles, dansent sur Nina Simone jusqu'au bout de la nuit avec leur perroquet, qui s'aiment à la folie.

Les personnages sont touchants et on les aime pour leur fureur de vivre, leur folie. leur humanité et les failles qui vont avec. Une ôde au lâché-prise, qui donne envie de s'acheter un château en Espagne.

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2. Le féministe : Nous sommes tous des féministes.

Chimamanda Ngozi Achidie est une auteure afro-féministe renommée, à tel point que son TedTalk "We should all be feminists" a été retranscrit et traduit en un ouvrage : Nous sommes tous des féministes. Elle aborde la question du genre et de l'égalité avec finesse et intelligence. Aujourd'hui devenu un classique, c'est un livre qu'on aimerait que tous nos frères, nos pères, nos copains et leurs cousins aient lu.

A découvrir également entre autres, son roman Americanah.

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3. L’écologique : La part du colibri.

Pierre Rabhi, figure emblématique de l'agroécologie -parfois controversé-, a publié cet essai écologiste en 2011 -mine de rien, ça commence à remonter -.

Comme le colibri qui face à l'incendie de la forêt, ne reste pas à la regarder brûler mais goutte à goutte essaie de l'éteindre, il invite à ce que chaque individu joue un rôle dans la protection de l'environnement. Il nous amène à réfléchir sur l'avenir de notre civilisation, donne des moyens et des solutions concrètes pour s'engager.

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4. L’évadé : Comment voyager seule quand on est petite, blonde et aventureuse ?

Bon, même si je suis pas vraiment petite, rien qu'au titre j'étais convaincue.

Dans ce livre, Katia Astafieff raconte ses voyages en solitaire par des anecdotes aux quatre coins du monde. Ses rencontres, ses surprises, ses péripéties... J'ai adoré ces petites nouvelles qui m'ont fait voyager, sourire, et surtout m'ont donné une sacrée envie de repartir !

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5. Le comique : Les jeux de l’amour et du hasard.

En plus de vous faire rire, de vous divertir, de vous faire réfléchir sur l'incapacité de l'Homme à aimer en dehors du physique et du social :), ce grand classique du théâtre vous permettra de briller en société - ou en skypéro.

"T'as lu le dernier Marivaux ?". Effet garanti.

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6. Le romantique : Je l’aimais.

Bon, en ces temps d'isolement, les romans d'amour sont à consommer avec modération.

Mais ce court roman d'Anna Gavalda en huit clos vaut largement tous les états d'âme du monde.

Autour de la table de la cuisine, nous assistons au dialogue entre Chloé, fraîchement quittée par son mari pour une autre, et son beau-père, se confiant sur l'histoire d'amour qu'il n'a jamais pu vivre.

Un livre délicat, touchant, plein de sagesse. Comme dans Ensemble C'est Tout, -voir ici- on s'imprègne des personnages de Gavalda, on rentre totalement dans leurs univers, on oublie tout le temps de quelques pages.

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7. Le plaisir coupable : Bonjour Tristesse.

Ce roman des années 80 a été écrit par Françoise Sagan alors qu'elle n'avait que 18 ans.

A l'époque, le livre fait scandale car il parle de la découverte d'une jeune fille de l'amour, la sensualité, la jalousie... Finalement, il est l'un des livres français les plus vendus !

Dans une vibe méditerranéenne à la Call Me By Your Name, nous suivons les états d'âmes d'une jeune fille, libre comme le vent, vivant avec son père, veuf, enchaînant les conquêtes jusqu'à ce qu'une femme vienne chambouler leur équilibre.

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8. Le passionnel : Vingt-quatre heures de la vie d'une femme.

Ce roman est le plus connu de Stephan Zweig, et pour cause : avec un style et une écriture délicate, Zweig explore la question de l'identité féminine, il dépeint toutes les couleurs de la complexité de la vie d'une mère de famille. C'est une nouvelle pleine de bienveillance, de compassion, de douceur et de rêveries.

L'histoire se déroule au début du XIXème : une femme d'une pension "bien comme il faut" s'enfuit avec son amant. Toute la pension est choquée, sauf une femme. Elle comprend, car elle a vécu l'amour foudroyant, la passion intense : elle raconte les 24 heures qui ont failli changé sa vie, 24 heures d'amour fou.

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9. Le poétique : Alcools.

La probabilité que vous ayez lu ce recueil de poème d'Apollinaire au collège est élevée. Néanmoins, rien ne vaut le plaisir de se replonger dans la poésie, sous un angle nouveau, ayant mûri, et de faire chanter les vers dans sa tête, de se délecter des rimes et sonorités si finement choisies.

A défaut de lire le recueil en entier, un extrait de mon poème préféré, Voie Lactée, est à retrouver à la fin de l'article !

A commander ici.

10. Le chef-d'oeuvre : The Importance of Being Earnest ou L'importance d'être Constant.

Quelle autre étiquette donner à ce livre que "chef d'oeuvre" ? Il est le théâtral, le comique, le romantique, le satirique, le moraliste... Il est tout ça, il est Oscar Wilde dans toute sa grandeur, il est l'un de mes livres préférés.

Tout le livre se construit autour du jeu de mot autour du prénom d'Earnest, qui signifie "sérieux" ou "fidèle" en anglais : avec la traduction en français, on perd la finesse de l'écriture et de l'humour de Wilde, donc si possible à lire en anglais !

L'histoire s'articule autour d'Earnest, vivant une double vie, badinant avec l'amour.

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Vous lisez quoi vous en ce moment ?

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Voie Lactée (1)

Voie lactée ô sœur lumineuse Des blancs ruisseaux de Chanaan Et des corps blancs des amoureuses Nageurs morts suivrons-nous d’ahan Ton cours vers d’autres nébuleuses

Regret des yeux de la putain Et belle comme une panthère Amour vos baisers florentins Avaient une saveur amère Qui a rebuté nos destins

Ses regards laissaient une traîne D’étoiles dans les soirs tremblants Dans ses yeux nageaient les sirènes Et nos baisers mordus sanglants Faisaient pleurer nos fées marraines

Mais en vérité je l’attends Avec mon cœur avec mon âme Et sur le pont des Reviens-t’en Si jamais revient cette femme Je lui dirai Je suis content

Mon cœur et ma tête se vident Tout le ciel s’écoule par eux Ô mes tonneaux des Danaïdes Comment faire pour être heureux Comme un petit enfant candide

Je ne veux jamais l’oublier Ma colombe ma blanche rade Ô marguerite exfoliée Mon île au loin ma Désirade Ma rose mon giroflier

Les satyres et les pyraustes Les égypans les feux follets Et les destins damnés ou faustes La corde au cou comme à Calais Sur ma douleur quel holocauste

Douleur qui doubles les destins La licorne et le capricorne Mon âme et mon corps incertain Te fuient ô bûcher divin qu’ornent Des astres des fleurs du matin