De la nourriture pour l'âme

Deux semaines se sont écoulées depuis notre arrivée...

Mes amis étant partis à l'étranger m'avaient prévenue : partir à l'étranger, c'est s'exposer à plusieurs phases d'acclimatation; d'abord l'excitation et l'adrénaline de la découverte puis la lassitude qui s'installe en même temps que la routine pour finalement finir sur une phase nostalgique du temps passé trop vite, cette prise de conscience de la chance que l'on a d'avoir vécu ces aventures et cette envie pressante de profiter de chaque instants, la fin arrivant à grand pas.

Non pas étonnement, je me trouve dans la première phase en espérant que la seconde ne me rattrape pas. Maintenant deux semaines que je suis là, je commence à avoir des repères dans mon quartier, mes petites adresses. Ma ville m'est déjà familière donc, et pourtant ce sentiment de différence persiste : je reste une étrangère, repérable aux yeux bleus et cheveux clairs, souvent observée dans la rue, toujours aussi pleine d'interrogations quant aux coutumes locales.

J'aime Pune et elle me le rend bien ; plus je découvre de nouvelles choses et plus je me rends compte que je n'ai encore rien vu, tant de choses encore à découvrir. Comme je le disais précédemment, la ville est une des plus safe d'Inde, très étudiante et donc très agréable à vivre. La pauvreté, quand bien même moins importante que dans d'autres zones, n'en est pas moins touchante. Je suis tous les jours aussi émue de voir des enfants dans la rue mendier pour de la nourriture ou de l'argent. "Ignore -les", m'ont-ils dit. Impossible pourtant de les oublier. Je suis jeune et donc peut-être naïve, en bonne utopiste que je suis j'espère un jour pouvoir les aider, ne serait-ce qu'un peu.

Les journées ici sont courtes et pourtant bien remplies, je n'ai que très peu le temps de me poser et penser à ce que je vis, mais je sais que mon esprit s'imprime de tout ce qui m'entoure. L'Inde est un pays soucieux de l'environnement (aussi paradoxal que ça puisse vous paraitre), tourné vers l'innovation et la technologie, qui pousse ses jeunes à développer une réflexion sur des enjeux sociaux qui leurs sont chers (là encore, à relativiser car je n'ai pu voir qu'une partie du système éducatif ici). Je me sens inspirée.

Cette ville est alors pour moi un régale pour les yeux, pour l'esprit mais évidemment aussi pour les papilles ! En bonne gourmande que je suis, il me faut tout goûter. L'université a organisé pour les étudiants en échange une journée dans la vieille ville, journée qui consistait pour nous d'une balade de stand en stand, de restaurant en restaurant, de marché en marché (j'ai fini la journée en roulant tellement j'ai mangé), un régale !

Bon appétit !